RÉCIT – Depuis des jours, les témoignages des rescapés se succèdent pour décrire l’innommable de cette soirée du 13 novembre 2015. Et se fracassent tous sur un mur de «pourquoi?», qui hantent ceux qui assistent aux audiences.
Elle parle sur un ton posé, semble ne trahir aucun affect, son propos est descriptif: «Celui contre lequel j’en avais le plus, c’est celui qui s’est fait exploser (Samy Amimour, NDLR). Il y avait des morceaux de lui dans mes lacets, je l’ai transporté avec moi quand je suis allée auprès de mon mari blessé, puis je l’ai ramené chez moi. Mon frère m’a aidée à nettoyer mes chaussures.» Après quoi Béatrice explique comment elle a chassé la colère pour continuer à vivre, remercie la cour de l’avoir écoutée et part se rasseoir quelque part dans l’immense espace aménagé au cœur du vieux palais de justice de Paris. Autour d’elle, d’autres parties civiles portent au cou un badge accroché à un cordon rouge quand elles ne souhaitent pas parler à la presse, vert quand elles acceptent. Comme rien n’est simple, certaines arborent les deux cordons en sautoir.
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